Istanbul sur les bords de l'Europe et de l'Asie.
Nous contournons l'Europe en navigant sur le Bosphore pour mettre les
pieds en Asie et nous sommes aussitôt assaillis par les marchands du
temple qui ne cessent de demander des euros, car leurs millions de lires
ne leur font pas illusion.
Ils vont même jusqu'à aller puiser dans nos poches en gardant
quelques pièces de 2, 1,ou de 0.5 € qu'ils nous proposaient d'échanger
contre un billet de 20 € (en général, il en manque 2 après
un savant tour de passe passe).
Dans les visites proposées on a parfois l'impression que le touriste
est pris en otage, car avant tout il doit acheter!
La première journée le
12 avril 2004.
Nos regards sont émerveillés par la mosquée bleue
et les obélisques de la place de l'hippodrome, mais aussitôt
nous sommes assaillis par les marchands du temple qui réclament
des euros, change et cartes postales.
De la vieille ville nous traversons la corne d'or pour voir les quartiers
de Perat-Galatasaray, Taksim et Dolmabahçe.
En passant par le pont du Bosphore nous mettons un pied Asie au quartier
Üsküdar, ancienne Scutari où un Simit nous est offert.
Nous regardons un magnifique marché de poissons, nous trouverons
un excellent restaurant pour les déguster à Kumpakı sur les
bords de la mer de Marmara; en bordure de mer, les activités les
plus diverses existent, cabanne de pêcheur improvisée, laveuses
de laines, stand de tirs de ballons...
Auparavant nous assistons à un défilé de mode dans
une maison spécialisée dans les habits de cuir.
Le grand bazar en fin de journée porte bien son nom, aucun prix
à l'affichage ce qui donne ainsi la liberté de plumer le touriste
en euros, c'est vraiment le grand bazar! Il faut sans cesse discuter les
prix pour ne pas passer pour un demeuré.
Le soir dans un restaurant tenu par des Kurdes nous fraternisons (références
du journal le Monde pour les problèmes des Kurdes), aussi avons nous
droit à beaucoup de cadeaux de la maison et même le garçon
kurde fabrique des roses blanches avec les serviettes en papier, l'addition
sera assez salée, mais le vin bu, d'Anatolie, nous aidera à
chanter les roses blanches!
Demain le Bosphore ça va être dur surtout en qualité
de retraité( jeux de mots!)!
Deuxième journée le 13
avril 2004.
Nous visitons la mosquée de Rüstem Paşa, le petıt chef d'œuvre
de l'architecte Sinan.
A notre embarquement les pickpockets sont désarmés par
la police mais à notre retour ils échangent encore des pièces
d'euros contre des billets, mais ne donnent toujours pas le bon compte,
volent dans les sacs, les poches de veste, mon téléphone
disparaît mais je le réclame à l'intéressé
qui le rend tout penaud.
Beaucoup de palais sur les rives du Bosphore et de belles maisons, quelques
ruines, les pétroliers nombreux vont charger leur précieux
liquide dans les ports de la mer noire.
L'école du tapis nous offre un feu d'artifice de motifs et de
diverses qualités( de la laine aux fils biens serrés, à
la soie, tapis faits main, sans doute pas tous!), auparavant nous avons
vu 3 élèves studieuses de 8 à 10 ans, c'est l'âge
auquel on possède la plus grande habileté, paraît-il,
mais l'activité ne semble guère épanouissante, élèves
peu rieuses, voilées portant des lunettes; le patron bénéficie
d'avantages de l'état pour cette formation gratuite?
C'est aussi un spectacle pour touristes afin de les éblouir et
les inciter à acheter, la démonstration de l'extraction des
fils de soie du cocon des vers est étonnante.
Une boisson est offerte, le thé mais aussi le raki!
L'agence a prévu le repas mais pas les boissons!
On découvrira le marché aux épices tout en odeurs
très variées, c'est aussi un autre grand bazar!
Le repas du soir se fera dans un Kebab typique. Les barbus, sont tous
des Turcs et encore plus flatteur Atatürk, parole de restaurateurs!
Troisième journée le 14
avril 2004.
On va faire un tour des 2400 mosquées pour mieux réfléchir
à la laïcité ; est-ce bien être laïque que
d'obliger tous les passants à subir les watts des haut-parleurs des
minarets qui ne cessent de s'interpeler entre eux?
A moins que les minarets ne soient autant de fusées partant vers
le ciel à chaque prière?
La mosquée de Soliman le magnifique apparaît comme la plus
importante de l'empire ottoman à Istanbul.
Le palais de Topkapi ancienne résidence des sultans ottomans apparaît
comme le lieu touristique le plus fréquenté par une population
très diverse, des jeunes écoliers aux retraités de
tous les pays du monde.
Le restaurant du palais est aussi cher que celui de la tour Eiffel par
exemple le café vaut 3,5 €.
Le trésor des sultans admiré par des millions de touristes
apparaît insultant pour les pauvres d'aujourd'hui : cireurs de chaussures,
vendeurs de concombres, tricoteuses des rues ou autres.
Le quartier Eyup avec sa mosquée abritant le tombeau de cette
célébrité est un véritable lieu de pèlerinage.
On achève cette journée par une pause au café Pierre
loti d'où l'on domine la corne d'or, une superbe vue; après
avoir traversé un cimetière turc typique, au pas de course
(le temps des guides est compté), où tous les commerces sont
permis, on trouve ainsi un stand de tir à la carabine, pour conjurer
la mort sans doute!
Enfin on s'arrête à l'ancienne prison des femmes de l'époque
ottomane où nos épouses sont prises en otage par les artisans
de bijoux qui aujourd'hui peuplent ces lieux. Une prison d'un autre genre
!
4e journée le 15 avril 2004.
Sainte Sophie (symbole de la sagesse) vestige de la chrétienneté
(coupole en restauration) était devenue un temps mosquée,
aujourd'hui musée, visitée par des milliers de touristes et
écoliers turcs, parfois très jeunes, prenant des notes avec
leurs maîtresses, même à 6 ans, pour faire une exposition
dans leur école.
Personne n'oublie d'aller contourner avec sa main la colonne susceptible
de guérir tous vos maux.
Le dernier pope (curée orthodoxe), à la recherche du temps
passé sans doute, se fait photographier par les touristes.
Auparavant sur la place nous rencontrons un ancien ouvrier de chez Peugeot
qui nous montre son permis de conduire français et sa carte de sécurité
sociale, la cinquantaine, maintenant ici il attend la retraite après
avoir quitté la France en profitant d'une aide au retour au pays
d'origine.
La citerne byzantine, réserve d'eau historique, est surprenante
avec ses multiples colonnes de récupération, ses carpes au
milieu des pièces jetées dans l'eau par les touristes, ont
un air d'éternité, elles sont renversantes pour les têtes
sculptées sur des colonnes posées à l'envers!
Nous serons surpris par la pluie, heureusement nous pourrons marchander
quelques parapluies.
Un restaurant de qualité nous offrira des brochettes d'agneau
succulentes, malgré une agrafe de sac de farine retrouvé
dans le pain.
5e journée le 16 avril 2004.
Nous ferons notre bain turc en bus, le peuple très accueillant
nous trouve spontanément des places. Deuxième vestige de l'époque
de Constantinople Saint Sauveur ou Karye muséum, transformée
en mosquée, mais le temps passant, donnant mauvaise conscience,
l'édifice devient musée pour touristes, le fanatisme religieux
a ses limites face à l'euro et au dollar!
Nous contemplons de magnifiques mosaïques bien restaurées.
Aller au W-C (tuvalet) coûte 500.000 lira ou 1/2 euro taux de change
maxi du bedeau qui a le sens des affaires! Il fallait discuter le prix,
même dans un lieu sacré!
Repas sardines et poissons grillés de nouveau à Kumpakı.
On repart dans un dédale de rues aux maisons de bois pour atteindre
la mosquée de Sokullu Mehmet Paşa, fermée mais réouverte
en urgence pour des touristes achetant des photos cartes postales à
3 €, évidemment il est interdit de filmer les mosaïques bleues.
On quitte les lieux dans le brouhaha des minarets qui appellent tous
à la prière du vendredi 17 heures, il existe une véritable
constellation de minarets dans Istanbul.
Des nouvelles sur Internet, dans un café internet au deuxième
étage, deux millions de l'heure, les euros au taux de change officiel
sont acceptés, le clavier en diverses langues n'intéresse
pas le caissier, il dit que le clavier turc ne diffère du clavier
français que par 2 lettres le i sans accent est le i avec accent,
c'est un peu faux et il oublie le clavier allemand ou le clavier japonais
( à
télé charger Microsoft Visual Keyboard!).
Je n'arrive pas à l'inquiéter en Anglais, il serait plutôt
agressif, l'agressivité de l'ignorant !
Orange et Wanadoo des turcs ?
Assurément, c'est le hold up forfait, avec Orange la consultation
par trois fois de ma messagerie vocale pour m'entendre dire qu'elle n'existe
pas par l'intermédiaire de Turkcell ou Telsim, l'opérateur
turc, au passage on me retient 9 € (15 seront finalement rendus!).
Wanadoo, malgré ma consommation de 11 heures 50, m'informe que
mon forfait de douze heures est dépassé!.. on peut les traiter
de marchands du temple.
La soirée s'achève dans un bistrot proche de l'hôtel
où nous allons pour la deuxième fois.
6e journée 17 avril 2004.
En attendant la soirée folklorique à 20h30, quartier libre
au grand bazar avec la possibilité de contempler les belles faïences
bleues, mais un programme surprise est établi.
Soirée discussion : la notion de race est obsolète, compte
tenu des découvertes de la génétique, il est temps
de remettre sa terminologie à jour, cependant des préjugés
forts restent à chasser.
Palais de Dolmabahçe.
En bordure du Bosphore, verrerie jusque sur les balustres des escaliers,
dorures, sculptures, rococo du XVIIIe siècle, beaucoup de travail
mais ce n'est pas forcément beau. Un tour de nombreuses pièces
en un quart d'heure chrono avec des dizaines d'autres groupes, commentaires
en turc anglais, entrée avec un change maxi, 12 millions de lira
= 10 €. Du beau baccarat dans les lustres et dans la décoration,
un lustre pèse plus de quatre tonnes (actuellement en restauration).
Un simi et un café turc pour se remettre en route, évidemment
avec le café ils vous donnent le marc, rapport maxi !
Soirée folklorique :
Arrivée difficile dans le quartier du cabaret, pour prendre des
touristes français d'un hôtel dans un autre point de la ville
où le chauffeur emprunte les sens interdits!
Touristes français, allemands, grecs, hollandais, russes, japonais,
de Singapour, attablés devant un menu turc, vin compris sont attentifs
à la prouesse de l'animateur qui arrive à les faire chanter
dans leur langue d'origine, le vin aidant; une troupe folklorique exécute
des danses à la musique monotone et répétitive; à
notre table des parisiennes d'origine kabyle crient des viva pour les chansons
françaises.
Des danseuses montrent leurs charmes qu'elles soulignent par des contorsions.
Les lanceurs de couteaux, sorte de mamelouks des temps modernes, effraient
un touriste venu sur scène.
À minuit pétante, c'est fini, comme le contrat de l'agence
le stipule, les japonais et des grecs ont droit à un supplément
de spectacle inclus dans leur forfait...
7e journée le 12 avril 2004.
En repartant nous redevenons de simples citoyens n'ayant plus besoin
de jongler avec les millions et milliards de liras pour les traduire en
euros.
Les turcs ont déjà une double comptabilité en euros,
à terme ils pourront officieusement racheter la banque de France
avec les fruits de cette économie souterraine fort lucrative. Ce
n'est qu'une hypothèse humoristique.
Nous retrouvons partout des mesures de sécurité imbéciles...
à l'aéroport, confiscation de ciseaux à ongles.
Le boeing 737-800 a subi des transformations pour tranporter 187 passagers,
il est bien plein et il est difficile de bouger durant 3 heures, charter
sans doute rentable.
Dans le train il faudrait garder ses bagages sur les genoux, TGV devenu
trop exigü, le contoleur menace de faire arrêter le train si notre
mécontentement persiste!
Nous finissons par somnoler... revenant à l'indifférence
habituelle.
Roger Boudy Coulounieix le 23-04-2004
Photos extraites d'un film vidéo.
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