Les derniers instants de Jacqueline et consolation
Il est plus
facile d’écrire que de parler en pleurant :
J’ai mangé au restaurant avec un
copain qui a perdu sa femme voici 2 ans une grande copine de Jacqueline et
comme moi il la voit encore partout.
Jacqueline a voulu rester à
la maison pour mourir, tous les jours il y avait des soignants j'essayais de
coordonner tout ça mais je connaissais l'issue de la fibrose pulmonaire dont
j'avais lu tous les effets sur Internet maladie inguérissable avec une durée de
vie de 5 ans maximum je pense que depuis 2016 où la maladie a été diagnostiquée
par un pneumologue avoir fait le maximum.
Nous avons bien combattu ;
deux seuls médicaments pour freiner la progression de la maladie qui l’ont
rendu malade.
Le CHU de Bordeaux lui a dit que
passé 65 ans on ne pouvait rien faire, un professeur du CHU de Limoges à
essayé de combattre cette terrible maladie.
Je savais qu'elle allait
s’étouffer devant moi, le dimanche 23 l'oxymètre était au plus bas(donc plus de
poumons) ; j'avais préparé les petits déjeuners et pour la première fois
elle a accepté que j'appelle le SAMU qui a envoyé les pompiers.
Admise aux soins intensifs
de cardiologie les poumons ne pouvaient plus rien faire.
Je l'ai revue avec mes petites
filles le soir en lui disant qu'il fallait tenir pour fêter à Noël les 60 ans
de mariage, elle me l'a répété ainsi qu'au médecin et elle est morte le 24 à 5h
du matin.
Avant de repartir je l'ai
embrassé, elle m'a embrassé une deuxième fois en parlant des 60
ans mais déjà ses lèvres étaient
froides.
Je regrette d'être entré dans trop de détails
et beaucoup trop.
Elle vous
aimait beaucoup, c’est la raison de cette confidence.
Maintenant je commence la triste
vie d'un veuf.
Je vous fais à tous de grosses bises.
Roger
Salut Papa,
Très beau texte. �
Je pense que tu avais besoin de le dire...
Passées la sidération de la mort et de l'enterrement.
Tu as un très grand mérite par amour d'avoir suivi et participé aux gestes d'assistance et de soin du début à la fin.
Il y a eu un séisme pour nous tous et nous sommes encore sous le choc. Je suis à présent un enfant sans mère ce qui est un sentiment nouveau, forcément douloureux.
Nous savons tout ça. Qu'un jour les autres ne seront plus. Nous sommes prévenus. Mais le vivre est une autre affaire.
Nous devons remonter la pente, maintenant, progressivement, et apprendre à vivre ainsi.
Car la vie continue avec un entourage qui réclame notre présence.
Tu as un rôle de référent, de repère, et nous avons tous besoin les uns des autres.
Nous allons pleurer souvent et puis un peu moins souvent.
Le vide se comblera un peu et le meilleur restera.
En attendant, c'est clairement dur. Sachant que nous vivons pourtant une chose naturelle.
N'hésite pas à continuer à écrire un texte de temps en temps quand d'autres choses viendront à ton esprit.
Bises
Stéphane
http://roger.boudy.free.fr/jacqueline