De l’inédit… pour les départs de Mmes Béatrice
Camboulives et Joëlle David
« … un retraité
parle aux retraitées… »
Mesdames Béatrice Camboulives, Joël David, Monsieur le député
maire, Mme la Conseillère Générale, mon cher collègue,
Mesdames, Messieurs.
Je vous remercie de votre invitation et je souscris pleinement à
tout ce qui vient d'être dit, mon témoignage jusqu'au 1er
octobre 2003 reste en conformité avec tous ces éloges, et
je suis heureux qu'il soit, plus qu'un souvenir, et encore réalité.
J'ai connu Béatrice Camboulives en 1990 à Eugène
le Roy à Chamiers, Joëlle David à A.Boissière
à Périgueux, un peu plus tard, sous mes fenêtres! ..
toutes les 2, des dames de cœur.
Je vous avais dit que je ne parlerais que si mon discours pouvait apparaître
inédit, ici, ce soir et aujourd'hui, c'est un peu présomptueux,
car vous savez bien que tout a été dit depuis les débuts
de l'humanité.
Le thème que je veux aborder c'est celui « du retraité
qui parle aux retraités », banal, me direz vous, mais rare,
car souvent inabordable ou éludé pour de justes raisons sur
lesquelles je ne m'étendrai pas.
Voici donc, quelques réflexions recueillies auprès de
retraités au cours de ces premiers 633 jours de séjour dans
ce monde qui ne devrait pas être celui du silence!
Ce sont des libres propos, authentiques, mais rares, car confidentiels
; le plus souvent vous ne rencontrez que des publicités qui vous
donnent la meilleure maison de retraite, l'assurance vie la plus rentable
etc..., le contraire de la vie, d’une retraite vivante.
On m'a dit que le retraité pour durer doit avoir un esprit de
résistance :
- Résister à l'usure du temps
- Ne pas hésiter à parler de votre métier que vous
avez fait excellemment avec tout votre cœur, si vous vous sentez inspirée,
écrivez en un roman.
- Laissez vivre vos successeurs sans nostalgie inutile, ni égocentrisme,
ils ne pourront pas faire le travail comme vous, c'est impossible, l'expérience
est irremplaçable, et si c'était possible ils devraient vous
verser des droits d'auteur.
- Ne pas trop vous acharner sur la tondeuse à gazon, le ménage
car ce peut être dangereux.
Les retraités disent aussi:
- qu'il faut laisser grandir les petits-enfants car ils veulent faire
leurs expériences, agir, très peu sont des contemplatifs.
- Laissez respirer ceux de votre entourage conjoint, enfants etc.
- Ne pas vous laisser réduire à un numéro de pension
et bien dire à ceux qui travaillent, que vous êtes encore un
citoyen ordinaire, ayant des droits des devoirs.
Ils disent encore:
- qu'il faut se méfier des canicules ! Et ne pas croire que les
médecins ont forcément des remèdes pour tous vos maux.
- Vous devez surveiller, les pourcentages et la nature des retenues,
sur votre bulletin de pension et ne pas hésiter à objecter
auprès des gouvernants qu'il reste encore beaucoup de chats et des
chiens errants à taxer plutôt que de paisibles retraités.
Enfin les retraités affirment qu'il faut voyager à la
manière de Montaigne qui disait déjà en 1580 :
« J'ai la complexion du corps libre, et le goût commun autant
qu'homme du
monde. La diversité des façons d'une nation à autre
ne me touche que par
le plaisir de la variété. Chaque usage a sa raison »
Mon enquête est légère et incomplète, je
vous l’accorde, je vais continuer à la travailler en faisant croire
que je suis à la retraite.
Espérant que vous ferez bon usage de ces affirmations gratuites
et utiles, indispensables cependant, pour bénéficier d'une
paisible et heureuse retraite, c'est ce que je vous souhaite ; vous le méritez,
vous l'avez gagnée cette retraite, en travaillant presque quarante
ans au service de l’école de la République et de ce fait
tous les enfants de France restent vos enfants.
Personnellement, je souhaite aussi continuer à vous retrouver
dans les activités de Ladt 3000 jusqu'en l'an 3000 bien sûr!
Roger Boudy inspecteur honoraire, Chamiers Eugène le Roy le 24
juin 2005
Le 5 juillet 2012 Discours imaginaire à M. Michel Rousseau. Discours imaginaire à M. Michel Rousseau.
M., Mme et chers collègues,
Après neuf ans de retraite vous ne m'avez pas oublié Michel Rousseau et cela me fait chaud au coeur.
Moi non plus je ne vous ai pas oublié et je sais qu'en janvier 1999 j'ai visité votre classe.
On ne peut oublier un tel métier et l'ensemble de ses acteurs.
Je souscris à tous les compliments des uns et des autres, très sincèrement.
Mon collègue en activité a évoqué toutes
vos demandes d'autorisations d'absence avec un humour parfois un peu
lourd.
Celles -ci témoignent de votre préparation minutieuse
à une épreuve très difficile, une marche de 100
kilomètres à l'image des préparations et du
déroulement des activités dans votre classe car vous
n'aviez pas les élèves les plus faciles vous avez choisi
la difficulté durant toute votre carrière.
J'ai toujours été très heureux de vous accorder
ces autorisations d'absences; dans son ironie, mon collègue a
oublié le contexte, nécessaire pour faire un historique
objectif et de la bonne Histoire.
J'ai failli ne pas venir car votre invitation s'est perdue entre ma
boîte aux lettres et la maison c'est en cherchant les
cèpes que je l'ai retrouvée, heureusement
Je vous remercie encore de ce moment inoubliable de convivialité et je vous souhaite une heureuse retraite M. Rousseau.
Roger Boudy
Réponse de l'intéressé
Mr Boudy
Merci pour votre dédicace et vos messages. Très
honoré par vos propos élogieux qui me vont droit au coeur.
Votre présence légitime a représenté un
symbole fort dans ma carrière. Vous ne pouvez imaginer le
degré d’importance des autorisations accordées pour
ces 100 km: sport innovant,sport unique,sport passion,sport
équilibre pour ce métier si particulier.
Sport qui rejoint l’imaginaire par le rêve
créé par sa pratique,tous les espoirs,les échecs,
les modifications comportementales induites... et surtout
l’apprentissage de l’humilité.
Imaginaire,rêves: mots dont on ne soupçonne pas
l’importance,mais qui sont majeurs dans une vie.Votre
expérience innovante,à l’aube d’une
révolution communicative n’en oublie pas moins
l’être humain qui apparait centré sur
lui-même, opaque et carriériste. Vous en dénouez
les mécanismes et montrez que personne n’est dupe: belle
leçon de vie où,en définitive subsiste
l’espoir en l’homme pour comprendre et améliorer
l’existant.
J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cet
univers éducatif , y compris l’ais ,et vous remercie
encore pour tout ce que vous m’avez apporté. Michel
Rousseau