- 2 photos des statues du docteur Ange Guépin. La 1ère, en noir, représente la statue d’avant-guerre. La 2ème représente le buste (à l’origine en plâtre) érigé sur le même socle à la Libération.
Une anecdote d’époque:
Le docteur Guépin, médecin des pauvres, n’a jamais joui de la considération de la bourgeoisie nantaise.
En 1942, Henry Orrion, gros commerçant de la ville fut nommé Maire par Pétain. En 1944 il essaya de se faire oublier et fut remplacé par Clovis Constant, issu de la Résistance. En 1945 Jean Philippot, mon professeur d’histoire au lycée Clémenceau fut élu à la 1ère élection municipale . Il était membre du Front National, le vrai!
La Municipalité décida alors d’ériger un buste du docteur Guépin, en plâtre peint en marron, pour remplacer la statue qui avait été « réquisitionnée » par les nazis.
Cette initiative déplut fortement à la majorité réactionnaire des étudiants nantais, en particulier ceux de l’Ecole de Droit, et un matin le buste de Guépin apparut peint en rouge et sans nez.
Il fut repeint en marron puis à nouveau en rouge.
Il existait alors à Nantes un noyau d‘étudiants et de lycéens, peu nombreux mais actifs, issus de familles de résistants Nous avions à notre actif un accueil « chaud » fait à Maurice Shumann venu à Nantes tenir un meeting et surtout, pendant l’hiver 1944, une « descente » dans les cuisines des restaurants de luxe de la ville (Hostellerie du Change, Hôtel de France, La Rôtisserie…) , hôtels où des officiers américains et des Nantais enrichis grâce au marché noir venaient faire la fête alors que des bébés manquaient de lait, que le pain et la viande était toujours rationnés et que dans les quartiers déshérités des gens souffraient du froid intense de l’hiver.
Nous avons donc préparé nos armes: des seaux de colle à tapisserie et des pinceaux , et un samedi soir les étudiants sont repartis chez eux tout dégoulinants.
Une photo de l’équipe en 1977
André Sévère, M. Banes, Anick Corlay, Pierrette Jochaud, Melle Denizeau.
Problèmes d'équipement de l'école en 1976.
Problème du mobilier
scolaire:
J’avais
obtenu un rendez-vous avec la personne chargée de
l’achat du mobilier scolaire à la mairie de Nantes
pour lui expliquer les principes de l’École
ouverte et les choix de l’équipe enseignante pour
un mobilier spécifique.
Cette première entrevue fut très
décevante, ce responsable envisageant de commander
uniquement du mobilier classique, à savoir des pupitres
à 2 places, et en commandant chez Delagrave, fournisseur
habituel de la Ville de Nantes.
Il fallut une deuxième entrevue pour trouver une solution.
Entre temps j’avais consulté le catalogue
Delagrave et j’y avais trouvé du mobilier
répondant à nos désirs.
Après une discussion assez courte notre liste de commande
fut finalement acceptée.
Après coup je pense que ce qui dérangeait ce
n’était pas le style inhabituel du mobilier
désiré, mais plutôt que le fournisseur
ne soit pas la société Delagrave.
Problème de la bibliothèque:
L’équipe
désirait avoir des présentoirs d’une
taille adaptée à celle des enfants. Mais
l’atelier de menuiserie de la Ville avait opté
pour une « vraie » bibliothèque en bois
exotique munie de portes vitrées. Au cours de la discussion
le responsable de l’atelier expliqua son choix: «
Dans un livre il y a le travail de l’écrivain, de
l’illustrateur et de l’imprimeur. Ce travail doit
être respecté et le livre doit être mis
à l’abri »
Il avait peut-être raison. Il serait intéressant
d’avoir l’opinion de l’équipe
actuelle.
Problème de la décoration (fresque
extérieure):
Il est
certain que les décorations des écoles de
Malakoff n’étaient pas enthousiasmantes. Pour
l’une d’entre-elles j’avais appris que
l’artiste choisi était venu un matin,
qu’il avait demandé quelques bâtons de
craies de couleur et emprunté une échelle au
concierge. Puis il avait dessiné des contours sur le mur
(des sortes de bâtons inclinés et
parallèles) Ensuite des peintres en bâtiment
étaient intervenus. De notre côté nous
pensions faire intervenir les enfants, mais il nous fallut
résoudre quelques problèmes:
- utilisation d’une peinture
indélébile, donc protection des
vêtements. Des vieux blousons et des sacs poubelles suffiront.
- obligation de peindre sur une surface verticale.
- et surtout: accord de la Mairie et choix de l’artiste? Ce
choix étant obligatoire.
Heureusement, nous avons pu contacter un artiste qui avait
travaillé avec la ville de Nantes dans le cadre des MJC et
qui a bien voulu jouer le rôle de conseiller technique.
Finalement le projet a pu aboutir, mais dans
l’indifférence totale des élus
municipaux.
- Personne n’a répondu à notre
invitation pour venir voir l’oeuvre des enfants.
- Nous n’avons jamais été
informés officiellement par la mairie du nom
donné à l’école.
- En général les écoles neuves sont
visitées par l’adjoint à
l’enseignement . Ce ne fut pas le cas pour « Ange
Guépin » Il faudra attendre 1977 pour que le
nouveau Maire, Alain Chénard, nous fasse une petite visite
privée.
Photo reportage Roger Boudy 1976( problèmes) André Sévère